Hypnose après une agression : comment se libérer des traumatismes et des flashbacks
Se libérer des séquelles d’une agression grâce à l’hypnose
Sans préambule : L’une de mes clientes a vécu une tentative de viol. Ce genre d’événement fracture tout : la confiance, l’intimité, la joie de vivre. Elle était envahie de flashs traumatiques. Des scènes qui revenaient en boucle, sans prévenir. Le soir. Le matin. Dans ses moments d’intimité à elle, qu’on lui avait volés. Comme si elle n’était plus seule, car sans cesse le visage de son agresseur revenait la hanter. Ce qu’elle aimait faire avant était maintenant teinté de cette expérience.
C’est ce genre de douleur invisible, mais ravageuse, que l’on oublie trop souvent.
Flashbacks, culpabilité, intimité brisée : les symptômes post-trauma
Les flashs, ces envahisseurs silencieux
Les flashbacks, ce ne sont pas « juste des souvenirs » : ce sont des intrusions violentes du passé dans le présent. Et quand ils s’invitent dans le lit ou dans une discussion importante, ils sabotent tout. Être en train de discuter, ou d’avoir un rapport intime et revoir le visage du violeur, se préparer le matin et être hantée par ce souvenir horrible empêche de vivre sa vie normalement. Elle y pensait souvent, malgré elle évidemment.
La honte et la culpabilité : deux poisons lents
Comme beaucoup de survivantes, elle culpabilisait.
« J’aurais dû… » « Pourquoi je n’ai pas crié ? », « est-ce que quelque part je me suis laissée faire »… et l’agresseur qui la punit encore plus en lui disant qu’il n’a rien fait de mal et que c’est elle qui a provoqué cette situation et qui a consenti en ne disant rien. En plus des flashs, elle avait des pensées intrusives, qui la harcelaient. Pourtant le pire était derrière elle, l’événement était fini. Du moins en théorie. Le problème n’est jamais (rarement) le présent. C’est qu’on pourrit le présent avec des pensées du passé ou du souci pour l’avenir.
En parler ne l’a pas beaucoup aidée
Elle en a évidemment beaucoup parlé dans des thérapies orales, elle a expliqué, raconté, décortiqué, analysé. Elle a revécu encore et encore, car elle devait se souvenir, pour les dépositions, pour les témoignages, pour le thérapeute.
Mais en hypnose, on considère que plus on ressasse un événement, plus on en parle, plus on l’analyse et plus on le revit. On se refait le film, encore et encore. Le souvenir rappelle l’émotion, et tout est difficile. Elle n’allait pas beaucoup mieux après tous ces mois. Guérir de ça prend du temps, (il paraît).
Hypnothérapie pour traumatisme : comment ça fonctionne ?
L’approche singulière et pourtant si logique est que l’on part du principe que ce n’est pas parce qu’on a souffert dans le passé qu’on doit continuer à souffrir dans le présent et dans le futur. Ce qui est passé, même s’il ne peut pas être effacé, peut cesser de faire du mal. Il est possible de replacer le passé là où il doit être: dans le passé, pour vivre sa vie dans le présent.
On a donc travaillé sur la suppression des flashs. On a demandé à l’inconscient de ranger les souvenirs là où ils doivent être afin de ne pas perturber le quotidien. On n’a pas supprimé l’événement de sa mémoire, parce que chaque épreuve amène avec elle des apprentissages, une expérience, bref on n’efface pas la mémoire des gens.
Ce que j’aime le plus (l’une des choses que j’aime le plus), c’est le caractère parfois immédiat de la solution. Ma cliente a imaginé son safe place, et moi j’ai demandé à son inconscient s’il était d’accord pour l’aider à surmonter ça.
Résultat : plus de flash. Plus de blocage.
Sans grande surprise, mais un peu quand-même, je reçois un sms deux jours après qui disait à peu près ceci:
« C’est la première fois que je peux parler à mon avocat sans revivre la scène. »
Et ça, c’est un putain de tournant. Est-elle « guérie »? Je ne sais pas. Mais elle peut fonctionner sans être hantée par ce visage. Elle peut poursuivre sa vie et cesser d’être rappelée ce qu’elle a vécu. Je n’ai pas eu besoin de lui poser beaucoup de questions.
Je n’ai pas eu besoin qu’elle me raconte les détails sordides ni quelle me dise comment elle s’est sentie. Elle est allée amener la ressource à la partie d’elle qui s’apprêtait à vivre ce traumatisme. Une mini régression avant l’événement pendant la séance a permis de faire ça. Puis elle a rangé les souvenirs là où ils doivent être. That’s it.
Reprendre confiance après une agression : c’est possible
Ce n’est pas “juste” aller mieux.
C’est retrouver une sécurité intérieure. Une capacité à aimer. À reprendre la vie là où elle semblait s’être arrêtée. À se regarder dans le miroir sans se juger.
C’est arrêter de se demander si c’était de sa faute. Et se souvenir que non, ce n’est jamais de ta faute.
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